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Considérant les enjeux précédemment énoncés, la description du projet et de son analyse morphologique, dans quelle mesure peut-on dire que le développement Fleurs de Lille s’inscrit dans la politique d’une ville intense ?

 

On peut résumé l’intensité en quatre grands points : soit son rapport à la densité, son apport au développement durable (valorisation des transports en commun, des déplacements actifs et d’espaces verts), la proximité (services et commerces) et la mixité (fonctionnelle, de logements, de services et d’emplois).

 

D’abord, avec la possibilité d’héberger de 400 à 500 résidents sur 4 hectares, pour environ 100 à 125 habitants par hectare, le projet permet véritablement de créer un niveau de densité élevée. Si on se compare à la densité moyenne de 90 habitants l’hectare dans la zone construire de Lille, il s’agit d’une augmentation tout de même significative.

Le projet Fleurs de Lille participe également au développement durable, mais il importe de souligner les limites de cet apport. Effectivement, le projet valorise le transport en commun par la proximité d’une station métro de même que la réutilisation d’une ancienne friche industrielle. Le projet permet également de désenclaver en partie le quartier résidentiel à l’est pour lui donner accès à la station métro de même qu’au pôle d’emplois qu’incarne Eurasanté. Malgré ces caractéristiques, le projet s’est implanté de manière « tabula rasa » en ne conservant aucune trace des anciennes industries présentes sur le site. Mais on peut justifier cette action considérant que le site était pollué et qu’il était inconcevable de bâtir des résidences dans de telles circonstances.

Également, à une plus grande échelle, les barres d’habitations et l’autoroute constituent toujours des barrières anthropiques difficilement franchissable pour le simple piéton. Aurions-nous pu prévoir une voie verte pour les transports actifs ?

Troisièmement, même si le projet actuellement en cours est uniquement de type résidentiel, des commerces de proximité sont à prévoir dans un avenir rapproché et ce, à la pointe nord de la friche Fauvet-Girel. Il s’agit ici bien d’un point faible du secteur et qui devra être développé de façon davantage significative au cours des prochaines années si l’on veut créer une véritable ambiance de quartier qui se suffit à lui-même, ne serait-ce qu’en partie.

Enfin, le projet participe à la mixité par les trois types de logements offerts à différentes classes sociales. Cependant, on peut s’interroger sur la cohabitation de l’ensemble résidentiel Fleurs de Lille avec les friches industrielles qui existent toujours à l’ouest et au nord du site.

En conclusion, le projet participe à une vision à long terme d’une ville intense, mais la région de Lille-Sud conserve de nombreux problèmes de perméabilité, de mixité et de proximité qui ne seront pas résolus avant encore plusieurs années. Les grands projets comme Eurasanté, avec leur immense territoire monofonctionnel, constituent des pôles d’emplois forts à l’échelle régionale, mais ils deviennent des handicapes majeurs quant à l’habitabilité de Lille-Métropole.

La ville intense, un projet en devenir

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