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Lille : "l'euro-ville".

Lille est une ville du Nord de la France. Elle se situe à proximité de la Belgique. De par sa situation frontalière, elle est très bien reliée et connectée aux grands centres urbains de l'Europe du Nord. En effet, Lille est à environ 3h30 ou moins en voiture, des grandes villes comme Amsterdam, Anvers, Dortmund ou Londres. Cette connexion est facilitée par la présence d'un réseau routier et ferroviaire denses et efficaces. De plus, Lille est plus proche de la capitale de l'Union Européenne Bruxelles que de Paris. Ainsi, la ville est plus tournée vers ses villes voisines européennes que sur Paris et sa métropole. Elle est intégrée à un réseau urbain européen dense qui se caractérise par un fort dynamisme économique et un esprit avant-gardiste dans les domaines de l'architecture et l'urbanisme.

Entre paysage urbain et paysage rural.

Lille fait partie d'une conurbation. En effet, l'urbanisation de Lille et de ses villes voisines se sont rejointes pour former un ensemble urbanisé tout en gardant chacune leur identité. Cette conurbation s'étend au-delà de la frontière belge. Elle comprend les villes de Lille, Roubaix, Tourcoing et Mouscron. La conurbation appelée « métropole Lille / Roubaix / Tourcoing » est la 4iéme ville de France après Paris, Lyon et Marseille.

Si les enjeux ayant orientés les grands projets des dernières décennies étaient de nature économique (Euralille, Eurasanté, Euratechnologie), les projets plus récents et de moindre envergure répondent d’abord à des impératifs sociaux (Mons, 2009 : p. 23). Lille, avec son taux de croissance démographique stagnant et un niveau de chômage important (12,3 %), cherche à se défaire de « la spirale de la déqualification et du marquage social », qui est elle-même en partie conséquente aux mutations de l’activité économique. C’est dans ce contexte, prévu dans le cadre du Grand Projet Urbain (GPU), que le projet de la friche Fauvet-Girel a vu le jour.

Le GPU a pour principal objectif de « faire de la qualité de ville » dans chaque quartier, en construisant et rénovant des logements, équipements de proximité, rues et espaces verts de qualité » (Mairie de Lille). À terme, on vise principalement à changer l’image des quartiers sociaux tout en rénovant les logements privés vétustes. Lille-Sud est ici l’un des grands lieux d’intervention ciblé considérant que la Cité des fleurs (à l’est de la friche Fauvet-Girel) est un quartier datant d’avant la Première Guerre mondiale et destiné à une classe à faible revenu (Mairie de Lille, 2012).

C’est également dans ce contexte que la municipalité mise sur la création d’une plus grande mixité sociale et l’augmentation de la densification (objectif de 35 logements par hectare) dans l’optique d’établir une échelle de proximité, soit la ville intense. À la différence de la densité, qui mise sur l’économie d’espace et la réduction des déplacements, la ville intense, « c'est une ville plus compacte, une ville des courtes distances, où il y a une proximité des services, des commerces par exemple. Elle met aussi en place un partage des transports plus équilibré, avec de la place pour le trafic piéton, cycliste, pour le transport public et donc beaucoup moins de voitures apparentes », et ce, dans le contexte d’une plus grande mixité fonctionnelle, de logements, de services et d’emplois à l’intérieur d’un même quartier.

Mais la problématique sociale se superpose à d’autres, comme celle de la morphologie urbaine. La ville étant issue d’une tradition marchande et industrielle (comme en témoigne l’importante infrastructure routière, ferroviaire et portuaire), on souhaite transformer la vieille industrie s’étant développée au cours des deux derniers siècles en une économie tertiaire, et ce, tout en évitant d’empiéter sur les terres agricoles faisant parties du tissu de Lille-Métropole (56 % de la surface de l’agglomération étant agricole). De cette façon, la ville veut réinvestir les bâtiments et les sites existants qui ont été abandonnés au cours des dernières décennies pour en faire les fondements de la mutation urbaine vers une nouvelle habitabilité et une nouvelle économie.

On cherche aussi à relier des tissus urbains étalés et opposés de même qu’à désenclaver le quartier résidentiel du côté ouest du site. L’enclavement, comme on le constate dans la morphogenèse de la fin du XXe siècle, étant en partie conséquent au développement massif des barres d’habitations de même qu’à l’implantation de grandes infrastructures routières. Mais Lille possède un territoire extrêmement étalé. L’agglomération de Lille-Métropole, qui regroupe environ 85 communes, s’étire jusqu’en Belgique. La cohérence de l’urbanité globale devient dès lors un enjeu fondamental.

Les enjeux de 2012 : vers une ville intense et durable dans le cadre du Grand Projet Urbain

 La région administrative de Lille, le Pas de Calais, est une région fortement agricole. Selon l'INSEE (Institut Nationale de la Statistique et des Études Économiques) en 2009, la surface agricole utilisée (SAU) représente deux tiers de la superficie du territoire. C'est une région de grande culture céréalière dans laquelle l'urbanisation et les cultures peuvent être amenées à se chevaucher. C'est le cas pour Lille. Les champs cultivés entourent la ville et la ville entourent les cultures. Ainsi, Lille doit composer avec de nombreux territoires agricoles dans son périmètre urbain.

Lille-centre est circoncit par un réseau de voies à grandes vitesses. Il a un tissu très serré de type traditionnel avec une trame organique composée de petits ilots de différentes formes : rectangulaires et triangulaires. Elle se caractérise également par des grands boulevards qui aèrent la structure et connectent le centre au reste de la ville.
Le quartier « Sud de Lille » est enclavé du centre de la ville. La cicatrice des anciennes fortifications est toujours présente et marque physiquement une barrière. Aujourd'hui, cette barrière se matérialise par des autoroutes et la voie de chemin de fer. Le cœur du quartier se caractérise par la présente d'un énorme cimetière de 33 hectares. Le cimetière sépare le quartier en deux. Les relations entre la partie ouest et Est, sont difficiles.

Lille fait partie d'un ensemble urbain de grande importance. Elle forme avec 85 municipalités une métropole de 1 200 000 habitants. Elle possède aussi le troisième centre d'affaire du pays. Elle a donc une représentation au niveau national.
Mais quand on regarde la ville stricte, Lille est une ville moyenne de 226 800 habitants avec une forte densité de 61,18 hab/ha (6118hab/km2) (INSEE, 2009). Le revenu moyen par habitant est inférieur à la moyenne nationale, 13 432 € contre 15 027 € pour la France (INSEE, 2009). Le secteur tertiaire domine l'économie notamment, le secteur de la santé et le transport. Cependant, le taux de chômage est élevé 11,8% contre 9,6% pour la France (INSEE 2004).
Le projet se situe dans le quartier « Lille Sud » de la ville. C'est un des quartiers les plus défavorisés et les plus densément peuplés de Lille. « Lille Sud » recense 21 000 habitants (INSEE, 2009) soit près de 10% de la population totale de la ville. Il est classé en « Zone Franche » c'est à dire que c'est un quartier défavorisé qui bénéficie de programmes pour lutter contre le chômage, qui actuellement plafonne à 10,9% (INSEE, 2009), ou encore pour favoriser les entreprises à s'implanter dans le secteur... De plus, une part importante d'immigrants habite le quartier, environ 25%. Au final, la superficie du quartier est de 300 hectares dans laquelle le cimetière comprend une superficie importante de 33 hectares ainsi que les friches industrielles de 10 hectares.

Structure de la ville.

​Lille est une ville de Gauche. Les différents maires qui se succèdent depuis 1955 appartiennent au parti socialiste. Cette continuité politique facilite la réalisation de projet urbain ainsi que l'élaboration d'une vision de la ville sur le long terme. A cette continuité s'ajoute un fort dynamisme politique. Les acteurs politiques lillois sont engagés dans les projets de la ville et même ils en sont les initiateurs. En effet, dans les années 1990, une vague de programme à l’échelle de la ville sont lancés. Une multitude de projets avec la déclinaison « Eura » naissent. Euralille, situé à proximité du centre et de la gare centrale, concentre des bureaux et un centre d'achat, c'est le centre d’affaire de la ville. Eurasanté, localisé dans « Lille Sud » prend appui sur des infrastructures existantes pour développer un pôle de santé alliant recherche, enseignement et entreprises innovantes. Et Euratechnologie, implanté sur le rive de la rivière Deûle en face du centre ville, est un pôle concentrant les entreprises innovantes dans les nouvelles technologies de l’information. Ainsi, ces trois projets font parti d’une vision politique qui souhaite faire de Lille une ville dynamique et compétitive au niveau national et européen.
​Dans les années 2000, l’accent est mis sur le logement et le développement social. En effet, la mairesse depuis 2001, Martine Aubry est l'initiatrice et le porte parole du Grand Projet Urbain de Lille. A travers ce projet la mairesse souhaite appliquer le concept de ville durable : « Par son programme de mandat, «vivre ensemble notre Euro-métropole» (avril 2008), la présidente Martine Aubry affirme l’ambition de repenser totalement la façon dont la ville se développe. Pour « inventer la forme urbaine de l’Euro-métropole du 21e siècle», il faut «penser global : l’habitat (vivre), l’économie (travailler) et les transports (se déplacer) » devront être planifiés de manière complémentaire et cohérente »( DARU, "Faire la ville intense", 2009). Le projet des fleurs de Lille s'inscrit dans le Grand Projet urbain de Mme Aubry.

Un fort dynamisme politique.

Lille en quelques chiffres.

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