top of page

I. Vers 1955 : Le manque urgent de logements lors de l’après-guerre

À la fin des années 1950, la ville, encore très agricole et possédant une industrie basée sur le textile, ne s’est pas encore remise de la crise du logement conséquent aux bombardements (1300 immeubles détruits, 10 276 endommagés et 24 670 préservés). De fait, la situation d’urgence prévaut encore et on cherche à construire rapidement des logements de masse et à faible coût destinés aux classes populaires (HLM).

La carte ci-jointe illustre la situation de l’îlot Fauvet-Girel (bordé de vert) par rapport à l’ancienne ville de Lille (située au nord et délimitée par le tracé rouge curviligne). Vers 1957, ce terrain était dédié à des activités industrielles (zones rouges), comme deux autres localisés sur ses flancs.

En périphérie de la friche, on remarque quatre éléments structurants. Inauguré en 1953, l’hôpital Claude Huriez (dans la zone bleue) est l’un des premiers des développements majeurs s’étant effectués en périphérie de l’ancienne ville fortifiée. Il se caractérise à la fois par son importante implantation au sol et à l’étendue de sa parcelle.

Le second élément notoire est le cimetière (en ombragé) autour duquel viennent s’arrimer un vieux quartier résidentiel occupé par une classe inférieur (en jaune) et quelques secteurs industriels. Le troisième élément structurant est la gare ferroviaire (en orange) se situant au nord du cimetière. Ce dernier témoigne de l’économie industrielle et marchande qui caractérise la municipalité. S’agissant d’un lieu de transit important de la marchandise, l’ambiance du territoire périphérique est elle-même fortement caractérisée par ces activités. Enfin, deux nouvelles routes en direction sud ont été implantées quelques années précédemment, qui elles annoncent l’intention future de densifier ce secteur de la ville et déjà, on perçoit le début de l’étalement de la zone hospitalo-universitaire vers le sud.

II. Vers 1980 : Les grands travaux des Trente glorieuses à la crise économique.

Jusqu’au début des années 1970, Lille est en pleine croissance économique conséquemment aux efforts de reconstruction, parmi lesquels l’implantation massive de barres d’habitations conçues selon les schèmes de la charte d’Athènes.

 

À l’échelle de Lille-Sud, on remarque que, au-delà de l’étalement vers le sud, quatre changements majeurs surviennent. D’abord, l’autoroute A25, qui est la continuité de l’A1 (réputée la plus achalandée de France), qui passe entre la vieille ville et Lille-Sud, vient enclaver les quartiers du sud par rapport au vieux centre.

 

En second, une ligne de métro (en bleu pâle) est conçue et se rend jusqu’à la pointe sud du pôle médico-universitaire, ce qui vient faciliter le transport des étudiants et des travailleurs vers le sud et, inversement, des résidents du sud vers le reste de la ville.

Ensuite, on remarque l’apparition massive des barres d’habitation entre l’autoroute récemment construite et la vieille ville (en jaune). Ces dernières viendront toutefois participer à l’enclavement et à une faible qualité de vie des résidents du quartier.

Enfin, la densification se fait au niveau du pôle médico-universitaire (qui acquiert une stature de plus en plus importante au sein de l’agglomération). La friche Fauvet-Girel subit elle-aussi une densification de ses installations industrielles au même titre que les deux autres friches avoisinantes.

III. Vers 2010 : les grands projets urbains et la mutation d’une économie sans croissance

À l’échelle de Lille-Sud, la fin de 2010 marquera le succès du projet Eurasanté. En 1999, la municipalité a créé un plan d’ensemble prévoyant 300 hectares de terrain qui permettra d’aménager le plus grand campus hospitalo-universitaire d’Europe (en bleu). Ce projet compte actuellement 7 hôpitaux et 12 000 professionnels, dont 2000 médecins, qui travaillent sur ce site. Il ne fait aucun doute que ce pôle a un attrait dépassant largement les frontières régionales et nationales (en considérant également le réseau routier important la situation géographique).

Un second point marquant de la période actuelle est la démolition de la gare ferroviaire afin d’y construire des édifices à bureaux. Dans une perspective historique, depuis le début des années 1970, Lille a effectué un virage quant au type d’emplois se trouvant sur son territoire, passant d’une dominance du secteur secondaire vers le tertiaire, ce qui servira d’ailleurs de point de base vers la création des grands projets urbains (tout en considérant les partenariats régionaux, dont Lille-Métropole, qui réunira 85 communes autour d’un plan d’ensemble global et qui réunira 1,8 millions de personnes, dont 700 000 en territoire belges).

On remarque également la démolition de plusieurs barres d’habitations, dont les « Biscottes », reconnues pour le « caractère sommaire et impersonnel de l’écriture architecturale (…) et l’extrême indigence prêtée au plan masse (qui) sont le résultat de programmes bâtis peu soucieux d’aménagement urbain et apposant sur ces nouveaux territoires les principes d’une modernité mal comprise » (Mairie de Lille, 2012).

Autour de 2000, les grands bâtiments industriels présents sur la friche Fauvet-Girel seront démolis afin de faire place au projet résidentiel de la Cité des fleurs. Ce dernier, comme pour Eurasanté, s’inscrit dans un cadre beaucoup plus large, soit le Grand Plan d’Urbanisme (GPU), qui prévoit la rénovation des quartiers sud de Lille.

bottom of page